Nouveau Canyon Neuron ONfly : vif comme l’éclair !

C’est en Allemagne, à son QG de Coblence, que Canyon a dévoilé la version allégée du Neuron ON. Plus légère que son aîné, la déclinaison ONFly mise sur la vivacité et la polyvalence d’utilisation. Après la partie présentation, nous revenons sur nos sensations ressenties au guidon de ce VTT.
Publié le 25/04/2024 11:00 -
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Texte : Amaël Donnet / Photos : Markus Greber

La philosophie ONFly

Cette version du Neuron, équipé du moteur Bosch SX, se destine à ceux qui recherchent à la fois plus de vivacité et plus de sportivité dans un eMTB. Pour tirer le meilleur de ce modèle, il conviendra d’appuyer fort sur les pédales et d’avoir une belle cadence de pédalage. Le vététiste devra être actif, c’est la condition sine qua none pour que ce VTT délivre toute sa quintessence. En respectant cela, la vivacité et l’aspect joueur de ce modèle se révèlent au grand jour. Pour nos amis Germaniques, il s’agit de l’eMTB parfait pour aller se défouler après une rude journée de travail. Un choix plus profitable pour la santé que de décompresser dans un bar... !

L’équipe en charge du développement a dessiné ce Neuron ONFly en travaillant les volumes des tubes. L’objectif est de donner à ce modèle un look haut de gamme tout en restant dans des tarifs accessibles. Cette famille établit un lien entre les mondes du haut de gamme et du moyen de gamme.

Le châssis en statique

Canyon n’a fait aucun compromis au niveau de la qualité du châssis et de ses particularités techniques. Le châssis tout en carbone du Neuron OnFly se classe dans la catégorie 3 au niveau de sa résistance. Cela correspond à un usage Trail. La batterie de 400 Wh est fixe, ce choix permet d’obtenir de bonnes rigidités tout en contenant les masses. Sur ce point, les caractéristiques mécaniques ont primé sur l’aspect pratique.

Le cadre affiche des lignes tendues, les tubes de selle sont courts. Cela permet d’installer de longues tiges de selle ajustables sur toutes les tailles. Ainsi le cadre en XS dispose d’un modèle de 150 mm et la longueur passe à 200 mm dès la taille M. C’est un joli coup de force, surtout que toutes les dimensions sont au format 29’’.

Si sur ce segment, le poids est parfois vu comme un ennemi, Canyon n’est pas tombé dans le piège du trop léger. Le châssis est parfaitement protégé, les diamètres des axes et des roulements se montrent logiquement dimensionnés. Les passages internes sont guidés et la direction Acros dispose d’un limiteur d’angle. Si ce dernier se rompt sur une chute, le tube diagonal dispose de deux blocs protecteurs en caoutchouc. Ces derniers sauveront les meubles en cas de grosse gamelle !

Concernant l’équipement, les disques sont en 200 mm et un petit guide-chaîne vient fiabiliser la transmission. Au final, la seule réelle concession concernant la prise de poids concerne le montage de fourche aux plongeurs de 34 mm de diamètre. Nous allons vite voir, lors de l’essai, si ce choix s’avère pénalisant ou pas. Pour être complet, ajoutons que si ce Neuron OnFly ne dispose pas d’une boîte de rangement interne ou d’inserts permettant de fixer une petite sacoche, les développeurs sont conscients de ce manque. Ils travaillent sur une solution à venir dans le futur.

Du côté de l’assistance

Canyon a pris le parti d’installer le «petit» moteur Bosch, à savoir le Performance Line SX. Couplé à une batterie de 400 Wh, l’ensemble pèse à peine plus de quatre kilos. Rien que sur le moteur, le SX économise près d’un kilo vis-à-vis du CX. Il y a évidemment une perte de puissance et de couple, mais avec 55 Nm et un pic de puissance situé à 600 watts, le bougre possède un certain coffre. L’affichage des données et le contrôleur se trouvent placés sur le tube supérieur. Ces modèles ne sont pas équipés de Kiox de série, Canyon souhaite proposer un VTT épuré au maximum. Si l’autonomie vous semble être limite, sachez qu’il existe en option une batterie externe de 250 Wh.

Vue en coupe du moteur Bosch Performance Line SX

La batterie externe Bosch prolonge l’autonomie, elle est fixée au cadre via un support spécifique.

Dans la réalité, pour que le SX délivre tout son potentiel, il convient d’adopter des cadences de pédalage élevées, à savoir entre 90 et 110 tours de pédale par minute.

Voici les différences de réponse à la cadence de pédalage entre les moteurs SX et CX.

Des histoires de cinématique et de géométrie

La cinématique a été retravaillée vis-à-vis du Neuron:On, l’anti-squat diffère et l’effet kick-back est encore réduit. Ces choix ont été effectués pour améliorer l’efficacité du pédalage. Sachant que le SX demande des cadences élevées, c’est bien vu ! En outre, l’équipe en charge de la cinématique a œuvré pour que cet eMTB délivre un bon grip et qu’il soit suffisamment progressif en fin de course. Concernant le réglage de l’amortisseur, il est préconisé de partir sur une valeur de 30 % de SAG.

Ces deux tableaux montrent les modifications apportées à la cinématique.

Les géométries s’avèrent équilibrées et modernes, le tout sans tomber dans la radicalité. Pour sûr, ce VTT sera accessible à un large spectre de pratiquants. Cinq tailles figurent au programme. Sur la taille XS, le débattement est réduit à 130 mm en lieu et place des 140 mm. Canyon explique son choix dans son objectif de proposer un VTT vivant et réactif pour tous les gabarits. La réduction du débattement à l’arrière est apportée par un entraxe réduit. Celui-ci passe de 210x55 mm à 210x50 mm.

Collection 2024 - La famille Neuron ONfly

Pour cette première année de commercialisation, Canyon met sur le marché quatre modèles Neuron Onfly, les prix vont de 4999 à 7999. Cette collection est disponible dès à présent sur le site Canyon.

  • CF LTD : 19.1 kilos, 7999 €
  • CF9 : 19.9 kilos, 6999 €
  • CF8 : 19.6 kilos, 5499 €
  • CF 7 : 20.3 kilos, 4999€ €

Prise de contact au guidon du Neuron ONfly CF8

Canyon a convié la presse spécialisée, par petits groupes, à la fin mars sur ses terres. C’est autour de Coblence, sur les hauts du Rhin et de la Moselle, que le Canyon ONFly a été mis au point. De nombreux parcours officiels sont joliment tracés. Les monotraces sont plaisants, il y a suffisamment de pente, de racines et de difficultés diverses pour se faire plaisir. Bien que vivant au cœur des Alpes, j’avoue que de belles collines suffisent pour s’éclater en VTT.

Un peu de pente, un joli virage et hop, on s’amuse !

Bien que revenant de blessure, il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour maîtriser ce Canyon. Grâce à une géométrie équilibrée, on a rapidement l’impression de connaître ce VTT par cœur. Il est à la fois permissif dans le choix des lignes et rassurant sur les passages techniques. Les raideurs sont parfaitement ajustées, le dosage entre la stabilité et la maniabilité se montre aussi justement dosé. On s’amuse avec les mouvements de terrain, on vire aisément en bondissant de virage en virage. Cette vivacité ne se fait pas au détriment de la stabilité, on reste serein quand la vitesse augmente. Ce Canyon prévient avant de décrocher, il n’est jamais piégeur.

Cependant, sur notre modèle d’essai, nous avons vite ressenti une gêne dès que l’on pousse ce VTT dans ses derniers retranchements. La cartouche hydraulique de la fourche Fox 34 Performance marque vite ses limites. La tenue hydraulique n’est vraiment pas optimale, ça plonge pour un rien ! Le remède consiste à surgonfler et à verrouiller la compression BV dès que la pente penche dans le bon sens, c’est-à-dire du haut vers le bas. Une fois ce réglage effectué, après un talonnage intempestif en bonne et due forme, je repars avec le sourire… en étant heureux de ne pas avoir «courbé» mes entraînements de gainage et de renforcement musculaire ! Au final, si les plongeurs de 34 mm tiennent le coup dans le cadre d’une pratique Trail engagée, la version 36 n’aurait pas fait de mal à ce VTT. Il est tellement à l’aise en descente qu’il est dommage de le brider.

Et le moteur ? Sa force et son endurance n’appellent aucune critique négative. Cependant, il est nécessaire de conserver une cadence rythmée. L’idéal est de se trouver entre 90 et 100 tours par minute, c’est élevé… Un peu trop même sur les montées techniques. Toutefois, c’est le compromis proposé par Bosch, il ne serait pas possible d’avoir un moteur léger et fort sans demander au vététiste de s’impliquer. L’autonomie annoncée par Canyon est réaliste, le premier jour nous avons roulé plus de 33 km et gravi presque 1’500 m de D+ sans finir dans le rouge. Le tout en composant avec des températures hivernales et un terrain assez gras. J’ai varié les modes d’assistance, sans jamais tomber dans l’économie extrême. Il est intéressant de voir que ce Canyon n’arbore pas de grand logo Bosch sur le capot moteur. La marque allemande place son VTT avant le moteur, un choix qui pourrait se développer dans le futur. On approuve, on ne choisit pas qu’un moteur, mais un ensemble cohérent.

Relativement léger, joueur et sacrément polyvalent, ce Neuron ONFly CF8 m’a apporté bien du plaisir lors des deux journées de roulage. Je le verrais bien dans ma collection de VTT ! Dans le rôle d’un VTT prêt à tout rouler, sans chercher la performance extrême, en montée ou descente, ce modèle est presque parfait. Sa vivacité sur le terrain et sa facilité de prise en mains en font un modèle accessible à un grand panel de pratiquants. À contrario, si vous cherchez de la puissance brute et que vous n’êtes pas au top de votre forme physique, le Neuron :ON sera certainement plus adapté.

L’envers du décor

En préambule d’une petite vidéo montrant notre prise en mains du côté de Coblence, voici la vie d’un journaliste spécialisé lors d’un lancement presse à travers quelques photos. Ces quelques images légendées vous montrent l’envers du décor.

Il y a plus de personnes travaillant chez Canyon que de journalistes sur cette photo. La présentation s’est faite en petits groupes, nous étions parfaitement accompagnés.

En soirée, pendant que l’on se ravitaille, les batteries se refont une santé !

S’il faisait froid, ce n’était pas trop gras… Juste ce qu’il faut pour coller la poussière et pour s’amuser.

Un petit café et on repart pour une boucle test.

Ah non, on va passer par la case chrono, c’est parfait comme digestif ! Canyon a mis sur pied plusieurs petits défis, c'était parfait, merci :-)

Une petite pause récréative au Big Bamboo avant de passer aux choses sérieuses

Petite session de street avant de terminer la sortie au QG de Canyon

Cet eMTB nous a été présenté en détails après sa prise de contact, cette option permet d’éviter de se faire des idées préconçues avant le roulage.

Après cette première partie studieuse, nous avons visité différents secteurs du QG. Canyon utilise un laser et un appareil de radiographie afin d’analyser la matière.

La salle de torture, c’est ici que sont réalisés les tests d’endurance et de résistance.

Dans ce labo, le personnel travaille sur la réalisation de pièces prototypes. Avoir ce service en interne permet à la marque allemande d’être très réactive dans le développement de nouvelles idées. Et ayant un top terrain de jeu tout proche, les essais sont très vite réalisés.

C’est dans le laboratoire de l’innovation que le futur à moyen et long terme se dessine. Il a été logiquement vidé avant notre venue. Nous avons pu juste apercevoir une nouvelle géométrie apportée sur un cadre et des imprimantes 3D en cours d’impression.

En bonus, voici quelques extraits de notre essai



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  • 6 Commentaires


    avatar  Publié le 2024-04-25 12:19:56 par Loic isere

    Merci OpenIA ou equivalent jusqu aux test terrain
    avatar  Publié le 2024-04-25 13:00:50 par Krachy

    @ Loic isere Pas du tout !
    avatar  Publié le 2024-04-25 17:51:40 par 1000km

    Vous avez vu et tester du chouette matos
    avatar  Publié le 2024-04-29 17:59:43 par touristarock

    Ce commentaire a été supprimé par l'utilisateur
    avatar  Publié le 2024-04-29 18:01:40 par touristarock

    "Et le moteur ? Sa force et son endurance n’appellent aucune critique négative. Cependant, il est nécessaire de conserver une cadence rythmée. L’idéal est de se trouver entre 90 et 100 tours par minute, c’est élevé…" Gaasp , très élevé même : donc force et endurance .. du pilote
    avatar  Publié le 2024-05-04 09:08:30 par Krachy

    @touristarock Comme dis dans le sujet, le moteur a de la force, mais pour qu'il délivre toute sa quintessence, il faut s'y employer.
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